Author: | Émile Bergerat | ISBN: | 1230002275291 |
Publisher: | er | Publication: | April 17, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Émile Bergerat |
ISBN: | 1230002275291 |
Publisher: | er |
Publication: | April 17, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Émile Bergerat, dit Caliban, né à Paris le 29 avril 1845 et mort à Neuilly-sur-Seine le 13 octobre 1923, est un poète, auteur dramatique, considéré à son époque comme un « excellent chroniqueur » à l'esprit « verveux et paradoxal ». Il utilisa aussi les pseudonymes de « l'Homme masqué » d'« Ariel » et de "Caliban".
Extrait :
Un étrange lycée vraiment que ce collège aux quatre pensions de la rue Saint-Antoine ! Je dois m’y reporter pour vous faire comprendre « mon » V. H., né en moi du milieu influent où je m’ouvrais aux connaissances humaines. Il peut être documentaire d’ailleurs, pour les historiographes futurs de la Démocratie, d’établir, sur le témoignage de l’un de ses vétérans, comment s’en formaient les conscrits, à la fin du régime d’aventure dont un Jérémie prophétisa dix-huit ans le désastre.
Des quatre lycées de Paris, celui qui porte le nom de « l’Empereur à la barbe fleurie » a toujours été, et traditionnellement, un foyer de libéralisme. De mon temps, il flambait d’opposition. Il recrutait d’ailleurs la plupart de ses élèves dans cette petite bourgeoisie frondeuse, joviale, folle des libelles, qui venait de jeter Rochefort aux mollets des gens du Coup d’État. Le prolétariat y était représenté par quelques boursiers et tout y était de roture. Aussi dans cette pépinière d’âmes, n’en avions-nous que pour les ennemis déclarés de l’Empire et, entre tous, pour le flagellateur sublime dont le verbe leur jetait le mot d’ordre, à travers l’espace, sur le vent de la mer.
Émile Bergerat, dit Caliban, né à Paris le 29 avril 1845 et mort à Neuilly-sur-Seine le 13 octobre 1923, est un poète, auteur dramatique, considéré à son époque comme un « excellent chroniqueur » à l'esprit « verveux et paradoxal ». Il utilisa aussi les pseudonymes de « l'Homme masqué » d'« Ariel » et de "Caliban".
Extrait :
Un étrange lycée vraiment que ce collège aux quatre pensions de la rue Saint-Antoine ! Je dois m’y reporter pour vous faire comprendre « mon » V. H., né en moi du milieu influent où je m’ouvrais aux connaissances humaines. Il peut être documentaire d’ailleurs, pour les historiographes futurs de la Démocratie, d’établir, sur le témoignage de l’un de ses vétérans, comment s’en formaient les conscrits, à la fin du régime d’aventure dont un Jérémie prophétisa dix-huit ans le désastre.
Des quatre lycées de Paris, celui qui porte le nom de « l’Empereur à la barbe fleurie » a toujours été, et traditionnellement, un foyer de libéralisme. De mon temps, il flambait d’opposition. Il recrutait d’ailleurs la plupart de ses élèves dans cette petite bourgeoisie frondeuse, joviale, folle des libelles, qui venait de jeter Rochefort aux mollets des gens du Coup d’État. Le prolétariat y était représenté par quelques boursiers et tout y était de roture. Aussi dans cette pépinière d’âmes, n’en avions-nous que pour les ennemis déclarés de l’Empire et, entre tous, pour le flagellateur sublime dont le verbe leur jetait le mot d’ordre, à travers l’espace, sur le vent de la mer.