Author: | Henri d'Orléans, Duc d'Aumale | ISBN: | 1230000275571 |
Publisher: | JCA | Publication: | October 21, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Henri d'Orléans, Duc d'Aumale |
ISBN: | 1230000275571 |
Publisher: | JCA |
Publication: | October 21, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
« La Gaule, quand César y parut, était divisée en deux grands partis : l’un avait pour chefs les Éduens, l’autre les Séquanes. » C’est ainsi que s’exprime César au douzième chapitre du sixième livre de ses Commentaires. Assurément notre Gaule moderne n’est plus aussi docilement rangée derrière les Éduens ou les Séquanes ; mais la rivalité de ces deux vaillantes nations ne s’est pas amortie. Il y a deux cents ans, la guerre des deux Bourgognes était tout aussi acharnée que du temps de César ; les gens de « la duché » et de « la comté » faisaient des prodiges de valeur pour s’arracher Dôle ou Saint-Jean-de-Losne. Aujourd’hui, bien que le niveau de la révolution ait passé sur nos traditions provinciales, comme le niveau de la conquête romaine avait passé sur les passions celtiques, le vieux levain subsiste toujours. J’entendais naguère les bateliers de la Saône crier France ou Empire suivant qu’on devait approcher de la rive droite ou de la rive gauche, et je vois que l’on combat encore ; mais l’imprimerie seule fournit des armes dans cette lutte, qui est restée vive, quoiqu’elle ait cessé d’être sanglante : on n’échange plus que des argumens et des mémoires, on ne se dispute que l’emplacement d’Alesia. Voilà ce que je me disais en ouvrant une brochure de M. Jules Quicherat, qu’un de mes amis m’avait envoyée ...
« La Gaule, quand César y parut, était divisée en deux grands partis : l’un avait pour chefs les Éduens, l’autre les Séquanes. » C’est ainsi que s’exprime César au douzième chapitre du sixième livre de ses Commentaires. Assurément notre Gaule moderne n’est plus aussi docilement rangée derrière les Éduens ou les Séquanes ; mais la rivalité de ces deux vaillantes nations ne s’est pas amortie. Il y a deux cents ans, la guerre des deux Bourgognes était tout aussi acharnée que du temps de César ; les gens de « la duché » et de « la comté » faisaient des prodiges de valeur pour s’arracher Dôle ou Saint-Jean-de-Losne. Aujourd’hui, bien que le niveau de la révolution ait passé sur nos traditions provinciales, comme le niveau de la conquête romaine avait passé sur les passions celtiques, le vieux levain subsiste toujours. J’entendais naguère les bateliers de la Saône crier France ou Empire suivant qu’on devait approcher de la rive droite ou de la rive gauche, et je vois que l’on combat encore ; mais l’imprimerie seule fournit des armes dans cette lutte, qui est restée vive, quoiqu’elle ait cessé d’être sanglante : on n’échange plus que des argumens et des mémoires, on ne se dispute que l’emplacement d’Alesia. Voilà ce que je me disais en ouvrant une brochure de M. Jules Quicherat, qu’un de mes amis m’avait envoyée ...