Alfred De Musset-Gamiamni ou une nuit d'excès

Romance, Erotica
Cover of the book Alfred De Musset-Gamiamni ou une nuit d'excès by Alfred De Musset, Alfred De Musset
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Author: Alfred De Musset ISBN: 1230000216538
Publisher: Alfred De Musset Publication: February 6, 2014
Imprint: Language: French
Author: Alfred De Musset
ISBN: 1230000216538
Publisher: Alfred De Musset
Publication: February 6, 2014
Imprint:
Language: French

EXTRAIT:

Minuit sonnait, et les salons de la Comtesse Gamiani resplendissaient encore de l'éclat des lumières.
Les rondes, les quadrilles s'animaient, s emportaient aux sons d'un orchestre enivrant. Les toilettes étaient merveilleuses, les parures étincelaient.
Gracieuse, empressée, la maîtresse du bal semblait jouir du succès d'une fête préparée, annoncée à grands frais. On la voyait sourire agréablement à tous les mots flatteurs, aux paroles d'usage que chacun lui prodiguait pour payer sa présence.
Renfermé dans mon rôle habituel d'observateur, j'avais déjà fait plus d'une remarque qui me dispensait d'accorder à la Comtesse Gamiani le mérite qu'on lui supposait. Comme femme du monde, je l'eus bientôt jugée, il me restait à disséquer son être moral, à porter le scalpel dans les régions du coeur; et je ne sais quoi d'étrange, d'inconnu, me gênait, m'arrêtait dans mon examen. J'éprouvais une peine infinie à démêler le fond de l'existence de cette femme dont la conduite n'expliquait rien.
Jeune encore avec une immense fortune, jolie au goût du grand nombre, cette femme sans parents, sans amis avoués, s'était en quelque sorte individualisée dans le monde. Elle dépensait seule, une existence capable, en toute apparence, de supporter plus d'un partage
Bien des langues avaient glosé, finissant toujours par médire: mais, faute de preuve, la Comtesse demeurait impénétrable.
Les uns l'appelaient une Foedora (1) [(1) Foedora - La femme sans coeur, Roman de Balzac.], une femme sans coeur et sans tempérament; d'autres lui supposaient une âme profondément blessée et qui veut désormais se soustraire aux déceptions cruelles.
Je voulais sortir du doute: Je mis à contribution toutes les ressources de ma logique; mais ce fut en vain, je n'arrivai jamais à une conclusion satisfaisante.
Dépité, j'allais quitter mon sujet, lorsque, derrière moi, un vieux libertin, élevant la voix, jeta cette exclamation: Bah ! c'est une Tribade.
Ce mot fut un éclair, tout s'enchaînait, s'expliquait, il n'y avait plus de contradiction possible.

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EXTRAIT:

Minuit sonnait, et les salons de la Comtesse Gamiani resplendissaient encore de l'éclat des lumières.
Les rondes, les quadrilles s'animaient, s emportaient aux sons d'un orchestre enivrant. Les toilettes étaient merveilleuses, les parures étincelaient.
Gracieuse, empressée, la maîtresse du bal semblait jouir du succès d'une fête préparée, annoncée à grands frais. On la voyait sourire agréablement à tous les mots flatteurs, aux paroles d'usage que chacun lui prodiguait pour payer sa présence.
Renfermé dans mon rôle habituel d'observateur, j'avais déjà fait plus d'une remarque qui me dispensait d'accorder à la Comtesse Gamiani le mérite qu'on lui supposait. Comme femme du monde, je l'eus bientôt jugée, il me restait à disséquer son être moral, à porter le scalpel dans les régions du coeur; et je ne sais quoi d'étrange, d'inconnu, me gênait, m'arrêtait dans mon examen. J'éprouvais une peine infinie à démêler le fond de l'existence de cette femme dont la conduite n'expliquait rien.
Jeune encore avec une immense fortune, jolie au goût du grand nombre, cette femme sans parents, sans amis avoués, s'était en quelque sorte individualisée dans le monde. Elle dépensait seule, une existence capable, en toute apparence, de supporter plus d'un partage
Bien des langues avaient glosé, finissant toujours par médire: mais, faute de preuve, la Comtesse demeurait impénétrable.
Les uns l'appelaient une Foedora (1) [(1) Foedora - La femme sans coeur, Roman de Balzac.], une femme sans coeur et sans tempérament; d'autres lui supposaient une âme profondément blessée et qui veut désormais se soustraire aux déceptions cruelles.
Je voulais sortir du doute: Je mis à contribution toutes les ressources de ma logique; mais ce fut en vain, je n'arrivai jamais à une conclusion satisfaisante.
Dépité, j'allais quitter mon sujet, lorsque, derrière moi, un vieux libertin, élevant la voix, jeta cette exclamation: Bah ! c'est une Tribade.
Ce mot fut un éclair, tout s'enchaînait, s'expliquait, il n'y avait plus de contradiction possible.

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