Author: | Louis Pergaud | ISBN: | 1230000244834 |
Publisher: | NA | Publication: | June 4, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Louis Pergaud |
ISBN: | 1230000244834 |
Publisher: | NA |
Publication: | June 4, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.
Extrait: La tragique aventure de Goupil
Au peintre Jean-Paul Lafitte.
I
C’était un soir de printemps, un soir tiède de mars que rien ne distinguait des autres, un soir de pleine lune et de grand vent qui maintenait dans leur prison de gomme, sous la menace d’une gelée possible, les bourgeons hésitants.
Ce n’était pas pour Goupil un soir comme les autres.
Déjà l’heure grise qui tend ses crêpes d’ombre sur la campagne, surhaussant les cimes, approfondissant les vallons, avait fait sortir de leur demeure les bêtes des bois. Mais lui, insensible en apparence à la vie mystérieuse qui s’agitait dans cette ombre familière, terré dans le trou du rocher des Moraies où, serré de près par le chien du braconnier Lisée, il s’était venu réfugier le matin, ne se préparait point à s’y mêler comme il le faisait chaque soir.
Ce n’était pourtant pas le pressentiment d’une tournée infructueuse dans la coupe prochaine au long des ramées, car Renard n’ignore pas que, les soirs de pleine lune et de grand vent, les lièvres craintifs, trompés par la clarté lunaire et apeurés du bruit des branches, ne quittent leur gîte que fort tard dans la nuit ; ce n’était pas non plus le froissement des rameaux agités par le vent, car le vieux forestier à l’oreille exercée sait fort bien discerner les bruits humains des rumeurs sylvestres.
Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.
Extrait: La tragique aventure de Goupil
Au peintre Jean-Paul Lafitte.
I
C’était un soir de printemps, un soir tiède de mars que rien ne distinguait des autres, un soir de pleine lune et de grand vent qui maintenait dans leur prison de gomme, sous la menace d’une gelée possible, les bourgeons hésitants.
Ce n’était pas pour Goupil un soir comme les autres.
Déjà l’heure grise qui tend ses crêpes d’ombre sur la campagne, surhaussant les cimes, approfondissant les vallons, avait fait sortir de leur demeure les bêtes des bois. Mais lui, insensible en apparence à la vie mystérieuse qui s’agitait dans cette ombre familière, terré dans le trou du rocher des Moraies où, serré de près par le chien du braconnier Lisée, il s’était venu réfugier le matin, ne se préparait point à s’y mêler comme il le faisait chaque soir.
Ce n’était pourtant pas le pressentiment d’une tournée infructueuse dans la coupe prochaine au long des ramées, car Renard n’ignore pas que, les soirs de pleine lune et de grand vent, les lièvres craintifs, trompés par la clarté lunaire et apeurés du bruit des branches, ne quittent leur gîte que fort tard dans la nuit ; ce n’était pas non plus le froissement des rameaux agités par le vent, car le vieux forestier à l’oreille exercée sait fort bien discerner les bruits humains des rumeurs sylvestres.