Author: | Chateaubriand | ISBN: | 1230000227280 |
Publisher: | Chateaubriand | Publication: | March 21, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Chateaubriand |
ISBN: | 1230000227280 |
Publisher: | Chateaubriand |
Publication: | March 21, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Lorsque le Génie du Christianisme parut, la France sortait du chaos
révolutionnaire ; tous les éléments de la société étaient confondus : la
terrible main qui commençait à les séparer n'avait point encore achevé son
ouvrage ; l'ordre n'était point encore sorti du despotisme et de la gloire.
Ce fut donc, pour ainsi dire, au milieu des débris de nos temples que je publiai
le Génie du Christianisme, pour rappeler dans ces temples les pompes du culte et
les serviteurs des autels. Saint-Denis était abandonné : le moment n'était pas
venu où Buonaparte devait se souvenir qu'il lui fallait un tombeau ; il lui eût
été difficile de deviner le lieu où la Providence avait marqué le sien. Partout
on voyait des restes d'églises et de monastères que l'on achevait de démolir :
c'était même une sorte d'amusement d'aller se promener dans ces ruines.
Si les critiques du temps, les journaux, les pamphlets, les livres,
n'attestaient l'effet du Génie du Christianisme, il ne me conviendrait pas d'en
parler ; mais n'ayant jamais rien rapporté à moi-même, ne m'étant jamais
considéré que dans mes relations générales avec les destinées de mon pays, je
suis obligé de reconnaître des faits qui ne sont contestés de personne : ils ont
pu être différemment jugés ; leur existence n'en est pas moins avérée.
La littérature se teignit en partie des couleurs du Génie du Christianisme : des
écrivains me firent l'honneur d'imiter les phrases de René et d'Atala, de même
que la chaire emprunta et emprunte encore tous les jours ce que j'ai dit des
cérémonies, des missions et des bienfaits du christianisme.
EXTRAIT:
Lorsque le Génie du Christianisme parut, la France sortait du chaos
révolutionnaire ; tous les éléments de la société étaient confondus : la
terrible main qui commençait à les séparer n'avait point encore achevé son
ouvrage ; l'ordre n'était point encore sorti du despotisme et de la gloire.
Ce fut donc, pour ainsi dire, au milieu des débris de nos temples que je publiai
le Génie du Christianisme, pour rappeler dans ces temples les pompes du culte et
les serviteurs des autels. Saint-Denis était abandonné : le moment n'était pas
venu où Buonaparte devait se souvenir qu'il lui fallait un tombeau ; il lui eût
été difficile de deviner le lieu où la Providence avait marqué le sien. Partout
on voyait des restes d'églises et de monastères que l'on achevait de démolir :
c'était même une sorte d'amusement d'aller se promener dans ces ruines.
Si les critiques du temps, les journaux, les pamphlets, les livres,
n'attestaient l'effet du Génie du Christianisme, il ne me conviendrait pas d'en
parler ; mais n'ayant jamais rien rapporté à moi-même, ne m'étant jamais
considéré que dans mes relations générales avec les destinées de mon pays, je
suis obligé de reconnaître des faits qui ne sont contestés de personne : ils ont
pu être différemment jugés ; leur existence n'en est pas moins avérée.
La littérature se teignit en partie des couleurs du Génie du Christianisme : des
écrivains me firent l'honneur d'imiter les phrases de René et d'Atala, de même
que la chaire emprunta et emprunte encore tous les jours ce que j'ai dit des
cérémonies, des missions et des bienfaits du christianisme.