Author: | Louis Figuier | ISBN: | 1230001329100 |
Publisher: | Eric HELAN | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Louis Figuier |
ISBN: | 1230001329100 |
Publisher: | Eric HELAN |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
L’Océan est un domaine mystérieux, qui a excité de tout temps la curiosité des hommes. Étudier dans son propre élément la nature sous-marine, la surprendre sur le fait, pour ainsi dire, en pénétrer tous les secrets, en dénombrer les incalculables richesses, et se les approprier, il y avait là de quoi tenter les imaginations vives et les esprits aventureux. Ajoutons que l’homme est essentiellement dominateur. Il veut régner en maître sur tout ce qui l’entoure. Son orgueil s’irrite des obstacles et des résistances. Il a entrepris contre la nature une lutte persévérante, indomptable, énergique ; il prétend l’asservir et en faire son esclave. Il a voulu connaître les replis les plus cachés de la planète qui lui est assignée pour demeure. Déjà de brillantes victoires sont venues encourager ses efforts ; mais son ambition n’est pas satisfaite encore. Il a étendu son empire à la surface de la terre et au milieu des airs, comme dans les plus grandes profondeurs du globe. On l’a vu tour à tour parcourir les hauteurs de l’atmosphère et descendre dans les entrailles de la terre. Il a voulu en outre visiter et interroger les espaces cachés à ses yeux par l’immense nappe des eaux qui couvrent les trois quarts de notre globe.
C’est cette dernière partie des heureux efforts de l’industrie de l’homme, c’est-à-dire l’art des voyages et des recherches sous-marines, que nous allons étudier dans la présente Notice.
L’art de plonger et d’aller chercher, sans appareil d’aucune sorte, les objets cachés sous les eaux, est aussi vieux que le monde. Mais, chose curieuse, les applications que l’on fit de cet art, aux premiers temps des sociétés humaines, ne se rattachaient point aux tranquilles besoins de la paix. L’art de plonger sous l’eau eut pour premier mobile l’esprit de conquête et de destruction ; la guerre en fut la première application. Les premiers plongeurs, organisés d’une manière un peu systématique, les plongeurs de l’antiquité, étaient des auxiliaires attachés aux flottes militaires, pour l’entretien des coques des navires, et la surveillance des câbles qui les fixaient au mouillage. En cas de guerre, ils opéraient contre les flottes ennemies. C’est ce que rapportent plusieurs poètes et historiens anciens, notamment Homère, Aristote, Hérodote, Tite-Live, Pline, Lucain, Arrien, etc.
L’un de ces plongeurs, Scyllis de Sicyone, accomplit une action d’éclat, qui porta son nom à la postérité. La flotte de Xerxès ayant été assaillie par une violente tempête, près du mont Pélion, Scyllis, accompagné de sa fille Cyané, alla couper les câbles de plusieurs vaisseaux perses, qu’il livra ainsi aux caprices des flots. Par là, il contribua puissamment à la défaite du conquérant. En récompense de cet exploit, le conseil des Amphictyons plaça à Delphes la statue du hardi plongeur et celle de sa fille. Ces faits sont racontés par Pausanias et par Pline le Naturaliste...
L’Océan est un domaine mystérieux, qui a excité de tout temps la curiosité des hommes. Étudier dans son propre élément la nature sous-marine, la surprendre sur le fait, pour ainsi dire, en pénétrer tous les secrets, en dénombrer les incalculables richesses, et se les approprier, il y avait là de quoi tenter les imaginations vives et les esprits aventureux. Ajoutons que l’homme est essentiellement dominateur. Il veut régner en maître sur tout ce qui l’entoure. Son orgueil s’irrite des obstacles et des résistances. Il a entrepris contre la nature une lutte persévérante, indomptable, énergique ; il prétend l’asservir et en faire son esclave. Il a voulu connaître les replis les plus cachés de la planète qui lui est assignée pour demeure. Déjà de brillantes victoires sont venues encourager ses efforts ; mais son ambition n’est pas satisfaite encore. Il a étendu son empire à la surface de la terre et au milieu des airs, comme dans les plus grandes profondeurs du globe. On l’a vu tour à tour parcourir les hauteurs de l’atmosphère et descendre dans les entrailles de la terre. Il a voulu en outre visiter et interroger les espaces cachés à ses yeux par l’immense nappe des eaux qui couvrent les trois quarts de notre globe.
C’est cette dernière partie des heureux efforts de l’industrie de l’homme, c’est-à-dire l’art des voyages et des recherches sous-marines, que nous allons étudier dans la présente Notice.
L’art de plonger et d’aller chercher, sans appareil d’aucune sorte, les objets cachés sous les eaux, est aussi vieux que le monde. Mais, chose curieuse, les applications que l’on fit de cet art, aux premiers temps des sociétés humaines, ne se rattachaient point aux tranquilles besoins de la paix. L’art de plonger sous l’eau eut pour premier mobile l’esprit de conquête et de destruction ; la guerre en fut la première application. Les premiers plongeurs, organisés d’une manière un peu systématique, les plongeurs de l’antiquité, étaient des auxiliaires attachés aux flottes militaires, pour l’entretien des coques des navires, et la surveillance des câbles qui les fixaient au mouillage. En cas de guerre, ils opéraient contre les flottes ennemies. C’est ce que rapportent plusieurs poètes et historiens anciens, notamment Homère, Aristote, Hérodote, Tite-Live, Pline, Lucain, Arrien, etc.
L’un de ces plongeurs, Scyllis de Sicyone, accomplit une action d’éclat, qui porta son nom à la postérité. La flotte de Xerxès ayant été assaillie par une violente tempête, près du mont Pélion, Scyllis, accompagné de sa fille Cyané, alla couper les câbles de plusieurs vaisseaux perses, qu’il livra ainsi aux caprices des flots. Par là, il contribua puissamment à la défaite du conquérant. En récompense de cet exploit, le conseil des Amphictyons plaça à Delphes la statue du hardi plongeur et celle de sa fille. Ces faits sont racontés par Pausanias et par Pline le Naturaliste...