Author: | J.M MARSILE | ISBN: | 1230001232462 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | July 17, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | J.M MARSILE |
ISBN: | 1230001232462 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | July 17, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait :
Comme Léonidas, Daulac, en succombant,
Par sa valeur venait de sauver la patrie.
Aux bords de l’Ottawa, tout guerrier en tombant
Devint le rempart où se brisa la furie
Du farouche Iroquois. Ô glorieux combat !
De nos lointains déserts nouvelles Thermopyles !
Seul à cette hécatombe, encor jeune, un soldat
Survit, tel un épi sur les plaines fertiles
Reste après la moisson. Des cruels Indiens
La fureur est sans borne, et l’enfant de la France
Chancelle sous les coups, saigne sous ses liens.
Devra-t-il renoncer à toi, douce espérance ?
Si Dieu le veut, il est prêt : apôtre ou martyr,
Tel doit être celui qu’ici la France envoie.
Suivi de ses bourreaux, le captif va partir :
Voyez-le, radieux, entrer dans cette voie
Où d’autres le suivront portant haut l’étendard
De la croix et des lis !
Lionel de Versile
Avait reçu du ciel une abondante part
De ces dons qui font la vie heureuse et facile,
Beauté d’âme et de corps : un front que ses cheveux
Ceignaient d’un nimbe d’or, des lèvres qu’un sourire
Ouvrait comme une rose ; à travers ses yeux bleus
On pouvait voir son âme, âme qui ne soupire
Qu’après le sacrifice et l’immortalité.
Le ciel fait ces grands cœurs pour les crises suprêmes
Et les marque du sceau de la divinité,
Du signe le plus saint, du plus pur des baptêmes !
Lionel était né pour être un de ces preux.
Jusqu’alors bercé sous le beau ciel de Provence,
À l’ombre des lauriers, il n’était pas heureux.
La neige glacée où Maisonneuve s’avance
À ses yeux resplendit d’un charme souverain :
L’Inconnu, vers les bois et les grands lacs, l’attire
Et quand Daulac conçut son sublime dessein
Il se joignit à lui pour voler au martyre ;
Et maintenant il va, seul, mais encor serein,
Aux flammes du bûcher, au poteau du supplice.
Prêt à quitter ces lieux où ses frères sont morts,
Du rapide canot, qui sur le fleuve glisse,
Ses yeux, remplis de pleurs, s’attachent à ces bords
Où dix-sept combattants chassèrent une armée.
Donne-leur une larme, ô brave prisonnier !
Qu’elle soit à leur corps la goutte parfumée
Qui ranime la fleur de l’arbre printanier !
Et la patrie un jour, comptant une victoire,
Dans pareille défaite, à votre souvenir
Élèvera là même un monument de gloire !
Les mourantes lueurs du jour qui va finir
Empourprent l’horizon ; les arbres du rivage,
Dans les flots assoupis, plongent le spectre noir
De leur ombre allongée ; à travers le nuage
Perce l’œil rayonnant de l’étoile du soir.
Protégés par la nuit, les guerriers en silence
Descendent l’Ottawa dont le trop vif courant,
Comme un coursier fougueux qui bondit et s’élance,
En mugissant se mêle aux flots du St-Laurent.
Extrait :
Comme Léonidas, Daulac, en succombant,
Par sa valeur venait de sauver la patrie.
Aux bords de l’Ottawa, tout guerrier en tombant
Devint le rempart où se brisa la furie
Du farouche Iroquois. Ô glorieux combat !
De nos lointains déserts nouvelles Thermopyles !
Seul à cette hécatombe, encor jeune, un soldat
Survit, tel un épi sur les plaines fertiles
Reste après la moisson. Des cruels Indiens
La fureur est sans borne, et l’enfant de la France
Chancelle sous les coups, saigne sous ses liens.
Devra-t-il renoncer à toi, douce espérance ?
Si Dieu le veut, il est prêt : apôtre ou martyr,
Tel doit être celui qu’ici la France envoie.
Suivi de ses bourreaux, le captif va partir :
Voyez-le, radieux, entrer dans cette voie
Où d’autres le suivront portant haut l’étendard
De la croix et des lis !
Lionel de Versile
Avait reçu du ciel une abondante part
De ces dons qui font la vie heureuse et facile,
Beauté d’âme et de corps : un front que ses cheveux
Ceignaient d’un nimbe d’or, des lèvres qu’un sourire
Ouvrait comme une rose ; à travers ses yeux bleus
On pouvait voir son âme, âme qui ne soupire
Qu’après le sacrifice et l’immortalité.
Le ciel fait ces grands cœurs pour les crises suprêmes
Et les marque du sceau de la divinité,
Du signe le plus saint, du plus pur des baptêmes !
Lionel était né pour être un de ces preux.
Jusqu’alors bercé sous le beau ciel de Provence,
À l’ombre des lauriers, il n’était pas heureux.
La neige glacée où Maisonneuve s’avance
À ses yeux resplendit d’un charme souverain :
L’Inconnu, vers les bois et les grands lacs, l’attire
Et quand Daulac conçut son sublime dessein
Il se joignit à lui pour voler au martyre ;
Et maintenant il va, seul, mais encor serein,
Aux flammes du bûcher, au poteau du supplice.
Prêt à quitter ces lieux où ses frères sont morts,
Du rapide canot, qui sur le fleuve glisse,
Ses yeux, remplis de pleurs, s’attachent à ces bords
Où dix-sept combattants chassèrent une armée.
Donne-leur une larme, ô brave prisonnier !
Qu’elle soit à leur corps la goutte parfumée
Qui ranime la fleur de l’arbre printanier !
Et la patrie un jour, comptant une victoire,
Dans pareille défaite, à votre souvenir
Élèvera là même un monument de gloire !
Les mourantes lueurs du jour qui va finir
Empourprent l’horizon ; les arbres du rivage,
Dans les flots assoupis, plongent le spectre noir
De leur ombre allongée ; à travers le nuage
Perce l’œil rayonnant de l’étoile du soir.
Protégés par la nuit, les guerriers en silence
Descendent l’Ottawa dont le trop vif courant,
Comme un coursier fougueux qui bondit et s’élance,
En mugissant se mêle aux flots du St-Laurent.