Mémoires de Fanny Hill

Romance, Erotica, Contemporary
Cover of the book Mémoires de Fanny Hill by JOHN CLELAND, GILBERT TEROL
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: JOHN CLELAND ISBN: 1230001778618
Publisher: GILBERT TEROL Publication: July 27, 2017
Imprint: Language: French
Author: JOHN CLELAND
ISBN: 1230001778618
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: July 27, 2017
Imprint:
Language: French

Présentation de l’éditeur :

Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relue et corrigé.

Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.

Extrait :

« Ayant déjà passé de deux années cet âge que trois lustres accomplissent, plusieurs bons partis s’empressaient de me prouver leur amour, en me procurant des plaisirs frivoles. J’ignorais encore ceux qui tiennent à l’union des cœurs, quand la nature et la liberté, d’accord avec le penchant, les voient éclore. Si le tempérament me laissa méconnaître ses vives impressions jusqu’à ce terme, bientôt il me dédommagea avec profusion de ce que j’avais ignoré. Heureux moments !

« Deux ans se sont écoulés depuis que, endoctrinée par l’amour, je perdis, plus tôt qu’on ne devait s’y attendre, ce joyau si difficile à garder, et voici comment : j’étais accoutumée, lorsque ma bonne tante faisait sa méridienne, de m’aller récréer en travaillant sous un berceau que côtoyait une petite rivière, qui rendait ce lieu fort agréable pendant les chaleurs de l’été. Une après-midi que, suivant mon habitude, je m’étais placée sur une couche de roseau, que j’avais fait mettre à ce dessein dans le cabinet, la tranquillité de l’air, l’ardeur assoupissante du soleil, et, plus que tout cela peut-être, le danger qui m’attendait, me livrèrent aux douceurs du sommeil ; un panier sous ma tête me servait d’oreiller ; la jeunesse et le besoin méprisent les commodités du luxe.

Il y avait au plus un quart d’heure que je dormais, quand un bruit assez fort, qui se faisait dans la rivière dont j’ai parlé plus haut, dérangea mon sommeil et m’éveilla en sursaut. Imaginez-vous ma surprise lorsque j’aperçus un beau jeune homme, nu comme la main, qui se baignait dans l’onde qui coulait à mes pieds. Ce jeune Adonis était, comme je l’ai su depuis, le fils d’un gentleman du voisinage, qui m’était inconnu jusqu’alors.

« Les premières émotions que me causa la vue de ce jeune homme tout nu furent la crainte et la surprise ; et je vous assure que je me serais esquivée, si une modestie fatale n’eût retenu mes pas ; car je ne pouvais gagner la maison sans être vue du jeune drôle. Je demeurai donc agitée par la crainte et la modestie, quoique la porte du cabinet où je me trouvais étant fermée, je n’avais nulle insulte à appréhender. La curiosité anima cependant à la fin mes regards ; je me mis à contempler par un trou de la cloison le beau garçon qui s’ébattait dans l’onde. La blancheur de sa peau frappa d’abord mes yeux, et parcourant insensiblement tout son corps, je parvins à discerner une certaine place couverte d’une mousse noire et luisante au milieu de laquelle je voyais un objet rond et souple, qui m’était inconnu et se jouait en tous sens au moindre mouvement de l’eau ; mais malgré ma modestie je ne pus détourner mes regards. Enfin toutes mes craintes firent place à des désirs et à des transports, qui semblaient me ravir. Le feu de la nature, qui avait été caché si longtemps, commença à développer son germe ; et je connus pour la première fois que j’étais fille.

« Cependant le jeune homme avait changé de position. Il nageait maintenant sur le ventre, fendant l’eau de ses jambes et de ses bras, du modelé le plus parfait qui se pût imaginer ; ses cheveux noirs et flottants se jouaient sur son cou et ses épaules, dont ils rehaussaient délicieusement la blancheur. Enfin le riche renflement de chair, qui, de la chute des reins, s’étendait en double coupole jusqu’à l’endroit où les cuisses prennent naissance, formait, sous la transparence de l’eau ensoleillée, un tableau tout à fait éblouissant.

« Pendant que je résumais en moi-même les sentiments qui agitaient mon jeune cœur, la vue toujours fixée sur l’aimable baigneur, je le vis se plonger au fond de l’eau aussi rapidement qu’une pierre. Comme j’avais souvent entendu parler de la crampe et des autres accidents que les nageurs ont à craindre, je m’imaginai qu’une telle cause avait occasionné sa chute. Pleine de cette idée et l’âme remplie de l’amour le plus vif, je volai, sans faire la moindre réflexion sur ma démarche, vers le lieu où je crus que mon secours pouvait être nécessaire. Mais ne voyant plus nulle trace du jeune homme, je tombai dans une faiblesse qui doit avoir duré longtemps, car je ne revins à moi que par une douleur aiguë qui ranima mes esprits vitaux et ne m’éveilla que pour me voir, non seulement entre les bras de l’objet de mes craintes, mais tellement prise, qu’il avait complètement pénétré au-dedans de moi-même, si bien que je n’eus ni la force de me dégager ni le courage de crier au secours. Il acheva donc de triompher de ma virginité. Immobile, sans parler, couverte du sang que mon séducteur venait de faire couler et prête à m’évanouir de nouveau, par l’idée de ce qui venait de m’arriver, le jeune gentleman voyant l’état pitoyable où il m’avait réduite, se jeta à mes genoux, les yeux remplis de larmes, en me priant de lui pardonner et en me promettant de me donner toute la réparation qu’il serait en son pouvoir de me faire. Il est certain que si mes forces l’avaient permis dans cet instant, je me serais portée à la vengeance la plus sanglante, tant me parut affreuse la manière dont il avait récompensé mon ardeur à le sauver ; quoique à la vérité il ignorât ma bonne volonté à cet égard. « Mais avec quelle rapidité l’homme ne passe-t-il point d’un sentiment à un autre ? Je ne pus voir sans émotion mon aimable criminel fixé à mes pieds et mouiller de larmes une main que je lui avais abandonnée et qu’il couvrait de mille tendres baisers. Il était toujours nu, mais ma modestie avait reçu un outrage trop cruel pour redouter désormais la contemplation du plus beau corps qu’on puisse voir, et ma colère s’était tellement apaisée que je crus accélérer mon bonheur en lui pardonnant. Cependant je ne pus m’empêcher de lui faire des reproches ; mais ils étaient si doux ! J’avais tant de soin de lui épargner l’amertume et mes yeux exprimaient si bien cette langueur délicieuse de l’amour qu’il ne put douter longtemps de son pardon ; cependant il ne voulut jamais se lever que je ne lui eus promis d’oublier son forfait ; il obtint facilement sa demande et scella son pardon d’un baiser qu’il prit sur mes lèvres et que je n’eus pas la force de lui refuser.

« Après nous être réconciliés de la sorte, il me conta le mystère de mon désastre. M’ayant trouvée, lorsqu’il ressortait de l’eau, couchée sur le gazon, il crut que je pouvais m’être endormie là, sans quelque dessein prémédité. S’étant donc approché de moi et restant en suspens de ce qu’il devait croire, de cette aventure, il me prit à tout hasard entre ses bras pour me porter sur le lit de joncs qui se trouvait dans le cabinet, dont la porte était entr’ouverte. Là, il essaya, selon qu’il me le protesta, tous les moyens possibles pour me rappeler à moi-même, mais sans le moindre succès. Enfin, enflammé par la vue et l’attouchement de tous mes charmes, il ne put retenir l’ardeur dont il brûlait, et les tentations plus qu’humaines que la solitude et la sécurité ne faisaient qu’accroître l’animant de plus en plus, il me plaça alors selon son gré et disposa de moi à sa fantaisie jusqu’à ce que, tirée de mon assoupissement par la douleur qu’il me causait, je vis moi-même le reste de son triomphe.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

Présentation de l’éditeur :

Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relue et corrigé.

Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.

Extrait :

« Ayant déjà passé de deux années cet âge que trois lustres accomplissent, plusieurs bons partis s’empressaient de me prouver leur amour, en me procurant des plaisirs frivoles. J’ignorais encore ceux qui tiennent à l’union des cœurs, quand la nature et la liberté, d’accord avec le penchant, les voient éclore. Si le tempérament me laissa méconnaître ses vives impressions jusqu’à ce terme, bientôt il me dédommagea avec profusion de ce que j’avais ignoré. Heureux moments !

« Deux ans se sont écoulés depuis que, endoctrinée par l’amour, je perdis, plus tôt qu’on ne devait s’y attendre, ce joyau si difficile à garder, et voici comment : j’étais accoutumée, lorsque ma bonne tante faisait sa méridienne, de m’aller récréer en travaillant sous un berceau que côtoyait une petite rivière, qui rendait ce lieu fort agréable pendant les chaleurs de l’été. Une après-midi que, suivant mon habitude, je m’étais placée sur une couche de roseau, que j’avais fait mettre à ce dessein dans le cabinet, la tranquillité de l’air, l’ardeur assoupissante du soleil, et, plus que tout cela peut-être, le danger qui m’attendait, me livrèrent aux douceurs du sommeil ; un panier sous ma tête me servait d’oreiller ; la jeunesse et le besoin méprisent les commodités du luxe.

Il y avait au plus un quart d’heure que je dormais, quand un bruit assez fort, qui se faisait dans la rivière dont j’ai parlé plus haut, dérangea mon sommeil et m’éveilla en sursaut. Imaginez-vous ma surprise lorsque j’aperçus un beau jeune homme, nu comme la main, qui se baignait dans l’onde qui coulait à mes pieds. Ce jeune Adonis était, comme je l’ai su depuis, le fils d’un gentleman du voisinage, qui m’était inconnu jusqu’alors.

« Les premières émotions que me causa la vue de ce jeune homme tout nu furent la crainte et la surprise ; et je vous assure que je me serais esquivée, si une modestie fatale n’eût retenu mes pas ; car je ne pouvais gagner la maison sans être vue du jeune drôle. Je demeurai donc agitée par la crainte et la modestie, quoique la porte du cabinet où je me trouvais étant fermée, je n’avais nulle insulte à appréhender. La curiosité anima cependant à la fin mes regards ; je me mis à contempler par un trou de la cloison le beau garçon qui s’ébattait dans l’onde. La blancheur de sa peau frappa d’abord mes yeux, et parcourant insensiblement tout son corps, je parvins à discerner une certaine place couverte d’une mousse noire et luisante au milieu de laquelle je voyais un objet rond et souple, qui m’était inconnu et se jouait en tous sens au moindre mouvement de l’eau ; mais malgré ma modestie je ne pus détourner mes regards. Enfin toutes mes craintes firent place à des désirs et à des transports, qui semblaient me ravir. Le feu de la nature, qui avait été caché si longtemps, commença à développer son germe ; et je connus pour la première fois que j’étais fille.

« Cependant le jeune homme avait changé de position. Il nageait maintenant sur le ventre, fendant l’eau de ses jambes et de ses bras, du modelé le plus parfait qui se pût imaginer ; ses cheveux noirs et flottants se jouaient sur son cou et ses épaules, dont ils rehaussaient délicieusement la blancheur. Enfin le riche renflement de chair, qui, de la chute des reins, s’étendait en double coupole jusqu’à l’endroit où les cuisses prennent naissance, formait, sous la transparence de l’eau ensoleillée, un tableau tout à fait éblouissant.

« Pendant que je résumais en moi-même les sentiments qui agitaient mon jeune cœur, la vue toujours fixée sur l’aimable baigneur, je le vis se plonger au fond de l’eau aussi rapidement qu’une pierre. Comme j’avais souvent entendu parler de la crampe et des autres accidents que les nageurs ont à craindre, je m’imaginai qu’une telle cause avait occasionné sa chute. Pleine de cette idée et l’âme remplie de l’amour le plus vif, je volai, sans faire la moindre réflexion sur ma démarche, vers le lieu où je crus que mon secours pouvait être nécessaire. Mais ne voyant plus nulle trace du jeune homme, je tombai dans une faiblesse qui doit avoir duré longtemps, car je ne revins à moi que par une douleur aiguë qui ranima mes esprits vitaux et ne m’éveilla que pour me voir, non seulement entre les bras de l’objet de mes craintes, mais tellement prise, qu’il avait complètement pénétré au-dedans de moi-même, si bien que je n’eus ni la force de me dégager ni le courage de crier au secours. Il acheva donc de triompher de ma virginité. Immobile, sans parler, couverte du sang que mon séducteur venait de faire couler et prête à m’évanouir de nouveau, par l’idée de ce qui venait de m’arriver, le jeune gentleman voyant l’état pitoyable où il m’avait réduite, se jeta à mes genoux, les yeux remplis de larmes, en me priant de lui pardonner et en me promettant de me donner toute la réparation qu’il serait en son pouvoir de me faire. Il est certain que si mes forces l’avaient permis dans cet instant, je me serais portée à la vengeance la plus sanglante, tant me parut affreuse la manière dont il avait récompensé mon ardeur à le sauver ; quoique à la vérité il ignorât ma bonne volonté à cet égard. « Mais avec quelle rapidité l’homme ne passe-t-il point d’un sentiment à un autre ? Je ne pus voir sans émotion mon aimable criminel fixé à mes pieds et mouiller de larmes une main que je lui avais abandonnée et qu’il couvrait de mille tendres baisers. Il était toujours nu, mais ma modestie avait reçu un outrage trop cruel pour redouter désormais la contemplation du plus beau corps qu’on puisse voir, et ma colère s’était tellement apaisée que je crus accélérer mon bonheur en lui pardonnant. Cependant je ne pus m’empêcher de lui faire des reproches ; mais ils étaient si doux ! J’avais tant de soin de lui épargner l’amertume et mes yeux exprimaient si bien cette langueur délicieuse de l’amour qu’il ne put douter longtemps de son pardon ; cependant il ne voulut jamais se lever que je ne lui eus promis d’oublier son forfait ; il obtint facilement sa demande et scella son pardon d’un baiser qu’il prit sur mes lèvres et que je n’eus pas la force de lui refuser.

« Après nous être réconciliés de la sorte, il me conta le mystère de mon désastre. M’ayant trouvée, lorsqu’il ressortait de l’eau, couchée sur le gazon, il crut que je pouvais m’être endormie là, sans quelque dessein prémédité. S’étant donc approché de moi et restant en suspens de ce qu’il devait croire, de cette aventure, il me prit à tout hasard entre ses bras pour me porter sur le lit de joncs qui se trouvait dans le cabinet, dont la porte était entr’ouverte. Là, il essaya, selon qu’il me le protesta, tous les moyens possibles pour me rappeler à moi-même, mais sans le moindre succès. Enfin, enflammé par la vue et l’attouchement de tous mes charmes, il ne put retenir l’ardeur dont il brûlait, et les tentations plus qu’humaines que la solitude et la sécurité ne faisaient qu’accroître l’animant de plus en plus, il me plaça alors selon son gré et disposa de moi à sa fantaisie jusqu’à ce que, tirée de mon assoupissement par la douleur qu’il me causait, je vis moi-même le reste de son triomphe.

More books from GILBERT TEROL

Cover of the book La Terreur en Macédoine by JOHN CLELAND
Cover of the book La Prison du Mid-Lothian by JOHN CLELAND
Cover of the book Pourquoi faudrait-il punir by JOHN CLELAND
Cover of the book Traité sur la tolérance by JOHN CLELAND
Cover of the book Histoire des Météores by JOHN CLELAND
Cover of the book MEMOIRES DE DEUX JEUNES MARIEES by JOHN CLELAND
Cover of the book Souvenirs d’un enfant de Paris by JOHN CLELAND
Cover of the book Croquis parisiens ; A vau-l'eau, Un dilemme by JOHN CLELAND
Cover of the book Le Portier des Chartreux by JOHN CLELAND
Cover of the book Hokousaï by JOHN CLELAND
Cover of the book Une Légende de Montrose by JOHN CLELAND
Cover of the book Le Capitaine Fracasse by JOHN CLELAND
Cover of the book Mœurs des Diurnales : Traité de journalisme by JOHN CLELAND
Cover of the book Voyages, aventures et combats by JOHN CLELAND
Cover of the book Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain-Tome VII by JOHN CLELAND
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy