Author: | Maxime Du Camp | ISBN: | 1230000764520 |
Publisher: | Maxime Du Camp | Publication: | November 6, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Maxime Du Camp |
ISBN: | 1230000764520 |
Publisher: | Maxime Du Camp |
Publication: | November 6, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Depuis que les provinces napolitaines, soulevées à la voix de Garibaldi, se sont volontairement réunies à l’Italie par le vote du 22 octobre 1860, le roi Victor-Emmanuel a visité deux fois la ville de Naples. À sa première entrée, le 7 novembre 1860, entrée dont j’ai raconté les détails dans la Revue, il fut reçu avec une froideur qui cachait quelque rancune et une certaine défiance : les gens du peuple, fort ignorans et n’ayant encore qu’une idée assez confuse de l’unité italienne, voyaient simplement dans le roi Victor-Emmanuel une façon de compétiteur qui venait se substituer à Garibaldi, qui, pour eux, avait remplacé le roi François II. Garibaldi, avec ses allures pleines de bienveillance et de franchise, était l’idole des popolani, qui naturellement firent un accueil peu empressé à celui qu’ils regardaient comme son successeur. Dans la classe moyenne, ce sentiment, à quelques nuances près, ne fut pas moins vif. Garibaldi était pour elle le libérateur qu’elle avait tant appelé, qu’elle attendait depuis si longtemps, et elle estimait, à tort ou à raison, que le gouvernement de Turin ne lui avait pas témoigné assez de reconnaissance. Elle qui avait su toutes les péripéties de la grande journée du Vulturne, elle était blessée que les Piémontais, qui n’y parurent même pas, s’en fussent laissé attribuer la gloire, en ne faisant pas démentir dans les journaux officiels la calomnie habile qui affirmait que, sans l’intervention des troupes régulières, la petite armée de Garibaldi était perdue et Naples reprise.
EXTRAIT:
Depuis que les provinces napolitaines, soulevées à la voix de Garibaldi, se sont volontairement réunies à l’Italie par le vote du 22 octobre 1860, le roi Victor-Emmanuel a visité deux fois la ville de Naples. À sa première entrée, le 7 novembre 1860, entrée dont j’ai raconté les détails dans la Revue, il fut reçu avec une froideur qui cachait quelque rancune et une certaine défiance : les gens du peuple, fort ignorans et n’ayant encore qu’une idée assez confuse de l’unité italienne, voyaient simplement dans le roi Victor-Emmanuel une façon de compétiteur qui venait se substituer à Garibaldi, qui, pour eux, avait remplacé le roi François II. Garibaldi, avec ses allures pleines de bienveillance et de franchise, était l’idole des popolani, qui naturellement firent un accueil peu empressé à celui qu’ils regardaient comme son successeur. Dans la classe moyenne, ce sentiment, à quelques nuances près, ne fut pas moins vif. Garibaldi était pour elle le libérateur qu’elle avait tant appelé, qu’elle attendait depuis si longtemps, et elle estimait, à tort ou à raison, que le gouvernement de Turin ne lui avait pas témoigné assez de reconnaissance. Elle qui avait su toutes les péripéties de la grande journée du Vulturne, elle était blessée que les Piémontais, qui n’y parurent même pas, s’en fussent laissé attribuer la gloire, en ne faisant pas démentir dans les journaux officiels la calomnie habile qui affirmait que, sans l’intervention des troupes régulières, la petite armée de Garibaldi était perdue et Naples reprise.