Les Beaux-Arts à l'Exposition universelle - les Ecoles étrangères et l'Ecole française contemporaines

Fiction & Literature, Classics, Historical
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Author: Maxime Du Camp ISBN: 1230000764643
Publisher: Maxime Du Camp Publication: November 6, 2015
Imprint: Language: French
Author: Maxime Du Camp
ISBN: 1230000764643
Publisher: Maxime Du Camp
Publication: November 6, 2015
Imprint:
Language: French

EXTRAIT:

En présence du concours énorme d’étrangers que l’exposition universelle devait amener à Paris, on était fondé à croire que la commission impériale, prenant à cœur les gloires de notre pays, donnerait à l’exhibition des œuvres de l’art français un éclat sérieux, ou tout au moins une apparence convenable. Malheureusement il n’en est rien, et il faut que notre école soit singulièrement plus forte que toutes les autres pour conserver encore sa supériorité dans les déplorables conditions où elle se trouve placée. Pendant que l’Angleterre, tirant un facile parti du local qui lui avait été accordé, créait à peu de frais une sorte de musée, tandis que la Suisse, la Belgique, la Hollande, la Bavière, se faisaient construire des annexes spécialement et intelligemment disposées pour recevoir des tableaux, la France, tenant, sans doute par esprit d’hospitalité, à se diminuer volontairement elle-même, exposait ses toiles et ses statues avec une négligence qui, sans détruire la valeur des œuvres d’art, les amoindrit, et pourrait les faire paraître douteuses à des yeux non exercés. Les vastes galeries qui les contiennent, noyées de lumière, visitées par un incessant courant d’air, ressemblent à des salles de gymnastique. Le temps n’a point manqué cependant, ni l’argent, ni l’espace ; les 458,000 mètres carrés du Champ de Mars pouvaient donner place à de simples hangars en planches, de hauteur moyenne, éclairés par un jour d’atelier, appropriés à la destination spéciale qu’ils devaient recevoir, et bien préférables sous tous les rapports à ces vastes granges où les murailles, couvertes de tableaux, ressemblent à des murs placardés d’affiches. Le sol est un béton que ne garantit nulle natte, qui s’effrite sous les pieds, répand une poussière permanente, et qu’on est obligé d’arroser comme un trottoir. 

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EXTRAIT:

En présence du concours énorme d’étrangers que l’exposition universelle devait amener à Paris, on était fondé à croire que la commission impériale, prenant à cœur les gloires de notre pays, donnerait à l’exhibition des œuvres de l’art français un éclat sérieux, ou tout au moins une apparence convenable. Malheureusement il n’en est rien, et il faut que notre école soit singulièrement plus forte que toutes les autres pour conserver encore sa supériorité dans les déplorables conditions où elle se trouve placée. Pendant que l’Angleterre, tirant un facile parti du local qui lui avait été accordé, créait à peu de frais une sorte de musée, tandis que la Suisse, la Belgique, la Hollande, la Bavière, se faisaient construire des annexes spécialement et intelligemment disposées pour recevoir des tableaux, la France, tenant, sans doute par esprit d’hospitalité, à se diminuer volontairement elle-même, exposait ses toiles et ses statues avec une négligence qui, sans détruire la valeur des œuvres d’art, les amoindrit, et pourrait les faire paraître douteuses à des yeux non exercés. Les vastes galeries qui les contiennent, noyées de lumière, visitées par un incessant courant d’air, ressemblent à des salles de gymnastique. Le temps n’a point manqué cependant, ni l’argent, ni l’espace ; les 458,000 mètres carrés du Champ de Mars pouvaient donner place à de simples hangars en planches, de hauteur moyenne, éclairés par un jour d’atelier, appropriés à la destination spéciale qu’ils devaient recevoir, et bien préférables sous tous les rapports à ces vastes granges où les murailles, couvertes de tableaux, ressemblent à des murs placardés d’affiches. Le sol est un béton que ne garantit nulle natte, qui s’effrite sous les pieds, répand une poussière permanente, et qu’on est obligé d’arroser comme un trottoir. 

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