Les Monikins annoté

Fiction & Literature, Historical, Literary
Cover of the book Les Monikins annoté by JAMES FENIMORE COOPER, GILBERT TEROL
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Author: JAMES FENIMORE COOPER ISBN: 1230000212950
Publisher: GILBERT TEROL Publication: January 26, 2014
Imprint: Language: French
Author: JAMES FENIMORE COOPER
ISBN: 1230000212950
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: January 26, 2014
Imprint:
Language: French

l’obscurité des temps, que celle dont je descends. Le registre de ma paroisse établit incontestablement que je suis fils de mon père, et son testament l’a confirmé  ; et je crois que personne ne pourrait prouver plus positivement l’authenticité de toute l’histoire de sa famille, que je ne puis le faire à l’égard de celle de l’auteur de mes jours, depuis l’instant où il fut trouvé, dans sa seconde année, criant de froid et de faim, dans la paroisse de Saint-Gilles, cité de Westminster, dans le royaume uni de la Grande-Bretagne. Une marchande d’oranges eut pitié de ses souffrances  ; elle lui donna une croûte de pain à manger, lui fit boire quelques gorgées de bière pour le réchauffer, et le conduisit devant un individu avec qui elle était habituée à avoir de fréquentes entrevues qui n’étaient pas toujours amicales. L’histoire de mon père était si obscure qu’elle était claire. Personne ne pouvait dire à qui il appartenait, d’où il venait, ni ce qu’il deviendrait  ; et comme, dans des circonstances semblables, la loi ne permettait pas alors que les enfants mourussent de faim dans les rues, l’officier de la paroisse, après avoir fait tous les efforts convenables pour persuader à quelques-unes de ses connaissances qui avaient de la bienveillance, sans avoir d’enfants, qu’un enfant abandonné de cette manière était un don spécial que le ciel faisait à chacune d’elles, fut obligé d’envoyer mon père dans la maison de charité. Il est heureux, pour l’authenticité de ma généalogie, que tel ait été le résultat de la démarche de la marchande d’oranges  ; car si mon digne père avait éprouvé les heureux élans et les caprices généreux de la charité volontaire, il est plus que probable que je serais forcé de tirer un voile sur ces importantes années de sa vie qu’il passa notoirement dans la maison de charité, et qui, par suite de cet événement, sont rendues authentiques par des documents inattaquables. C’est ainsi qu’il n’existe aucune lacune dans les annales de ma famille. Ce temps, que l’on ne se rappelle dans la vie du commun des hommes que par le commérage insignifiant qui en cite quelques sottes histoires, se trouve authentiquement constaté dans celle de mon père depuis l’instant où il fut trouvé jusqu’au jour de sa majorité présumée  ; car il fut mis en apprentissage chez un maître soigneux, dès que la paroisse put légalement (je ne dis pas décemment) s’en débarrasser. Je devrai savoir déjà dit que la marchande d’oranges, d’après l’enseigne de la boutique d’un boucher, à la porte duquel elle avait trouvé mon père, lui avait fort ingénieusement donné le nom de Thomas Goldencalf[1].

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l’obscurité des temps, que celle dont je descends. Le registre de ma paroisse établit incontestablement que je suis fils de mon père, et son testament l’a confirmé  ; et je crois que personne ne pourrait prouver plus positivement l’authenticité de toute l’histoire de sa famille, que je ne puis le faire à l’égard de celle de l’auteur de mes jours, depuis l’instant où il fut trouvé, dans sa seconde année, criant de froid et de faim, dans la paroisse de Saint-Gilles, cité de Westminster, dans le royaume uni de la Grande-Bretagne. Une marchande d’oranges eut pitié de ses souffrances  ; elle lui donna une croûte de pain à manger, lui fit boire quelques gorgées de bière pour le réchauffer, et le conduisit devant un individu avec qui elle était habituée à avoir de fréquentes entrevues qui n’étaient pas toujours amicales. L’histoire de mon père était si obscure qu’elle était claire. Personne ne pouvait dire à qui il appartenait, d’où il venait, ni ce qu’il deviendrait  ; et comme, dans des circonstances semblables, la loi ne permettait pas alors que les enfants mourussent de faim dans les rues, l’officier de la paroisse, après avoir fait tous les efforts convenables pour persuader à quelques-unes de ses connaissances qui avaient de la bienveillance, sans avoir d’enfants, qu’un enfant abandonné de cette manière était un don spécial que le ciel faisait à chacune d’elles, fut obligé d’envoyer mon père dans la maison de charité. Il est heureux, pour l’authenticité de ma généalogie, que tel ait été le résultat de la démarche de la marchande d’oranges  ; car si mon digne père avait éprouvé les heureux élans et les caprices généreux de la charité volontaire, il est plus que probable que je serais forcé de tirer un voile sur ces importantes années de sa vie qu’il passa notoirement dans la maison de charité, et qui, par suite de cet événement, sont rendues authentiques par des documents inattaquables. C’est ainsi qu’il n’existe aucune lacune dans les annales de ma famille. Ce temps, que l’on ne se rappelle dans la vie du commun des hommes que par le commérage insignifiant qui en cite quelques sottes histoires, se trouve authentiquement constaté dans celle de mon père depuis l’instant où il fut trouvé jusqu’au jour de sa majorité présumée  ; car il fut mis en apprentissage chez un maître soigneux, dès que la paroisse put légalement (je ne dis pas décemment) s’en débarrasser. Je devrai savoir déjà dit que la marchande d’oranges, d’après l’enseigne de la boutique d’un boucher, à la porte duquel elle avait trouvé mon père, lui avait fort ingénieusement donné le nom de Thomas Goldencalf[1].

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